UN ARTISAN EBENISTE AU DESERT

Wandrille, 22 ans, est un jeune passionné et passionnant. Il a déjà une solide expérience d’ébénisterie qu’il souhaite mettre au service d’un projet porteur de sens. Arrivé à l’abbaye il y a deux mois pour un contrat de 8 mois, il se verrait bien y rester beaucoup plus longtemps …

Des difficultés à l’école, un don pour le travail

manuel, l’amour du bois : « Le choix de l’ébénisterie m’est apparu comme une évidence ». Après un bac pro menuiserie et l’Ecole Supérieure d’Ebénisterie d’Avignon, Wandrille a pu

très rapidement occuper un poste de charpentier de marine pendant 2 ans à Marseille. Il a notament réalisé la restauration complète – charpente, coque, pont, changement de quille et du

bordage – d’un bateau traditionnel marseillais.

« A la fin de cette expérience, l’opportunité de

travailler pour le Village de François s’est offerte

à moi, sans hésiter j’ai saisi l’occasion. Du bonheur ! ». Après quelques boulots ponctuels il vient s’installer au Village de François de l’abbaye du Désert. Wandrille travaille depuis 3 mois sur 3 ouvrages : un escalier en colimaçon en chêne massif, les 9 portes du cloître en reprenant les lignes et les moulures d’origine, et les 10 bureau doubles qui seront installés dans la salle du Chapitre pour un espace de coworking. « Ce dernier chantier est un vértiable défi ; la problématique est de rester dans l’esprit de cette salle magnifique et chargée d’histoire, tout en la rendant pratique et confortable ».

Dans l’ancien atelier des moines où il s’est installé, Wandrille nous parle de son activité. « Les maîtres mots de ce que je fais sont l’authenticité, le juste, le beau. Mais je n’oublie pas les dimensions pratique et durable qui sont essentielles. Ce qui m’anime c’est la maîtrise complète de la transformation du bois, partir de l’arbre sur pied jusqu’à l’ouvrage finalisé, et même sa pose ». Il a choisi de travailler avec  les machines autrefois utilisées par les moines. « J’ai toujours travaillé sur des vieilles machines  traditionnelles, c’est plus authentique. J’aime l’idée d’utiliser les outils du passé pour construire l’avenir ». Son projet pour l’avenir ? Créer une activité pérenne d’ébénisterie à l’abbaye pour y embaucher des personnes en insertion. « L’idée serait de s’équiper d’une scierie mobile pour utiliser le bois présent sur les terres de l’abbaye, et travailler le bois de l’abattage de l’arbre jusqu’à la vente des ouvrages. Ainsi vous pouvez maîtriser le séchage, la découpe, et utiliser une seule et même bille pour créer un meuble ». Et il ajoute : « Je suis extrêmement motivé par la transmission de mon savoir-faire et par l’accompagnement de personnes fragiles ».